Représentation européenne des institutions françaises de sécurité sociale

La Reif a été créée en mai 2003. Elle défend les valeurs et les intérêts de la sécurité sociale française auprès des instances européennes et assure l’information européenne de ses membres.

Lettre d’information

Dernières actualités

Validité de l’essentiel de la directive sur les salaires minimaux
26.11.2025

Validité de l’essentiel de la directive sur les salaires minimaux

Dans un arrêt très attendu et maintes fois repoussé, la Cour de justice de l’Union européenne a finalement rendu sa décision le 11 novembre dernier, validant en grande partie le contenu d’un texte clé de l’Europe sociale : la directive sur les salaires minimaux. Le Danemark, soutenu par la Suède, avait introduit une demande en annulation du texte, notamment de son article 4, arguant de l’absence de compétences de l’UE pour fixer le niveau de rémunération des travailleurs, compétences propres relevant des États membres au regard de l’article 153 du TFUE paragraphe 5, et invoquant également la liberté d’association. Dans un premier temps, l’avocat général avait rendu un projet de conclusions largement favorable aux arguments portés par le Danemark, concluant purement et simplement ses écrits par une demande d’annulation de l’entièreté du texte. Les juges ont très largement dévié des arguments de l’avocat général. La Cour estime en effet que l’article 153 TFUE paragraphe 5 n’exclut pas totalement que l’Union puisse agir sur des questions ayant un lien avec la rémunération ou le droit d’association. Cela viderait en effet de leur substance certaines compétences attribuées à l’Union pour soutenir et compléter l’action des États membres en matière de conditions de travail, telles qu’explicitées au paragraphe 1 du même article 153 TFUE. La directive n’est donc pas jugée comme créant une ingérence directe. En revanche, la Cour reconnait que la directive impose aux États membres dans lesquels il existe des salaires minimaux légaux des critères à prendre en compte dans les procédures pour la fixation et l’actualisation de ces salaires (article 5, paragraphe 2 de la directive). Ces critères définissent des éléments constitutifs des salaires légaux et sont donc considérés comme une ingérence directe dans la fixation de la rémunération. La Cour use du même argument sur le paragraphe 3 de l’article 5 de la directive qui prévoit un mécanisme automatique d’indexation de ces salaires, interdisant de fait la diminution de salaires minimums légaux. Le texte est donc validé dans son ensemble, à l’exception de ces deux paragraphes de l’article 5 de la directive. Pour en savoir plus : https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf;jsessionid=E42B9976D3F76CEEC672B0980AC3CD58?text=&docid=306038&pageIndex=0&doclang=FR&mode=req&dir=&occ=first&part=1&cid=2866745...
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Paquet omnibus sur le numérique
26.11.2025

Paquet omnibus sur le numérique

Le 19 novembre, la Commission européenne a publié son très attendu paquet omnibus visant à simplifier la réglementation européenne du secteur numérique et réduire la charge administrative des entreprises. A travers deux propositions de règlement, cette réforme propose de modifier et d’abroger plusieurs législations clés, telles que le règlement général sur la protection des données (RGPD), le règlement sur l’intelligence artificielle (‘AI Act’), les règlements sur les données, la gouvernance des données, le portail numérique unique, ou encore la directive NIS2. En effet, l’un des axes majeurs de cet Omnibus consiste en la révision du RGPD telle que préconisée dans le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité européenne. La Commission suggère ainsi d’adopter une approche subjective pour définir les données à caractère personnel, dont la qualification dépendrait désormais de leur détenteur, en se basant sur un arrêt de la Cour de justice de l’UE rendu le 4 septembre 2025 (C-413/23 P, CEPD/CRU). En outre, une nouvelle dérogation a été ajoutée à l’article 9 qui interdit le traitement de catégories particulières de données à caractère personnel. A ce titre, le développement et l'exploitation de systèmes ou de modèles d’intelligence artificielle (IA) constitueraient un « intérêt légitime » autorisant l'exploitation et le traitement de ces données. D’autres modifications concernent les cookies publicitaires, la clarification de la notion de recherche scientifique, la limitation du droit d’accès de la personne concernée ou encore l’harmonisation des analyses d’impact relatives à la protection des données. De surcroît, l’Omnibus propose d’abroger quatre législations, y compris le règlement sur la gouvernance des données dont les dispositions essentielles seront simplifiées et intégrées au sein du règlement sur les données.  Sur le volet cybersécurité, il est proposé de mettre en place un point d’entrée unique via un portail géré par l’Agence européenne pour la cybersécurité (ENISA) afin de faciliter la notification des incidents, rendue difficile par la pluralité d’interlocuteurs. Enfin, compte tenu du retard dans l’élaboration des normes harmonisées, la Commission européenne propose de reporter jusqu’en décembre 2027 l’entrée en application des dispositions du règlement sur l’IA relatives aux systèmes à haut risque inscrits à l’annexe III, qui portent notamment sur l’accès aux prestations sociales et aux services publics. Vivement contestée par une partie de la société civile et plusieurs groupes parlementaires (S&D, La Gauche, Les Verts), cette réforme doit désormais être examinée par les colégislateurs qui chercheront à parvenir à un compromis. Il est à noter que d’autres mesures de simplification pourraient être apportées à l’avenir dans le cadre du « Digital Fitness Check » (voir brève). En parallèle de la présentation de cet Omnibus, le Conseil a par ailleurs officiellement approuvé l’accord concernant les nouvelles règles pour l'application transfrontière du RGPD, qui devraient ainsi bientôt entrer en vigueur, une fois publiées au journal officiel de l’UE. Pour en savoir plus : https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/library/digital-omnibus-ai-regulation-proposal ; https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/library/digital-omnibus-regulation-proposal ; https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2025/11/17/council-adopts-new-eu-law-to-speed-up-handling-cross-border-data-protection-complaints/...
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Les positions de la Reif

Contribution Reif à la Stratégie sur l’équité intergénérationnelle
25.11.2025

Contribution Reif à la Stratégie sur l’équité intergénérationnelle

La Reif se félicite de la préparation d’une stratégie européenne sur l’équité intergénérationnelle. L’évolution démographique, la viabilité budgétaire, la lutte contre la pauvreté et l’accroissement des inégalités, l’inclusion numérique, sont des enjeux complexes, auxquels les systèmes de protection sociale sont aujourd’hui confrontés, et qui nécessitent une approche globale. La sécurité sociale, largement fondée sur la solidarité intergénérationnelle, est un pilier essentiel de l’État-providence : elle protège les citoyens contre les divers risques rencontrés tout au long de leur vie et contribue à garantir la cohésion sociale tout en atténuant les inégalités et la pauvreté. Dans un contexte marqué à la fois par de fortes contraintes budgétaires et une augmentation des besoins, largement liée au vieillissement, les États providence européens font face à des défis majeurs qui mettent à rude épreuve leur viabilité et leur efficacité sur le long terme. La durabilité des systèmes de protection sociale constitue pourtant une condition sine qua non de la solidarité entre les générations. Elle permet d’assurer aux jeunes des garanties solides tout en maintenant un niveau de protection adéquat pour les générations actuelles. Il est ainsi essentiel que la future stratégie sur l’équité intergénérationnelle s’articule étroitement avec le Socle européen des droits sociaux (SEDS) et son nouveau plan d’action, dont la mise en œuvre contribuerait à répondre aux enjeux sociaux et d’emploi, tout en assurant la pleine reconnaissance et l’effectivité des droits sociaux pour l’ensemble des générations....
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Contribution Reif à la Stratégie européenne de lutte contre la pauvreté
24.10.2025

Contribution Reif à la Stratégie européenne de lutte contre la pauvreté

La Commission européenne va présenter, début 2026, la toute première Stratégie européenne de lutte contre la pauvreté. Alors que l'objectif fixé dans le cadre du Socle européen des droits sociaux (SEDS) de réduire d'au moins 15 millions le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale d'ici 2030 semble encore largement éloigné, la Représentation européenne des institutions françaises de sécurité sociale (Reif) se félicite de la priorisation de cette question dans le programme de la Commission. Le Reif entend prendre part à cette Stratégie, quelle espère ambitieuse, et souhaite réaffirmer le rôle essentiel de la sécurité sociale pour offrir aux citoyens un filet de protection contre la pauvreté et ses conséquences. Tant les missions de redistribution que d'action sociale des organismes de sécurité sociale sont à ce titre essentielles. Pour pouvoir répondre efficacement à la nature multidimensionnelle de la pauvreté et à ses défis sur le long terme, ils doivent pouvoir accéder à des fonds européens fléchés vers cet objectif et sanctuarisés. La Reif insiste également sur la nécessité d'adopter une dimension transgénérationnelle de la lutte contre la pauvreté ainsi que de porter une attention particulière à l'accès aux droits comme levier pour la lutte contre la pauvreté. Dans le document en pièce-jointe, vous retrouverez donc la contribution de la Reif pour cette future Stratégie européenne de lutte contre la pauvreté articulée autour de 3 axes : l'importance de la dimension transgénérationnelle de la lutte contre la pauvreté ; le renforcement de l'accès aux droits comme levier de la lutte contre la pauvreté ; l'importance d'assurer un accès aux fonds européens adéquat pour les caisse de sécurité sociale ;   Lien vers la contribution Reif à la consultation....
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